Jusqu’au milieu du 19e siècle, Mazingarbe est une terre agricole ; on y trouve également de l’élevage bovin et ovin, notamment sur les plaines calcaires du lieu-dit « les Brebis ».
Le 15 janvier 1853, la compagnie des mines de Béthune se voit attribuer les concessions de Grenay, d’une superficie de 5761 hectares et commence les sondages pour découvrir les veines de charbons.
En 1859, Mazingarbe compte 800 habitants, on ouvre le premier puits de mine, le numéro 2, sur la ville voisine de Bully. Viennent ensuite les fosses N°6 en 1876 et N°7 en 1877 sur le territoire de la commune. La population se développe avec la même rapidité que l’industrie, comme l’usine de traitement et de transformation de la houille en 1896.
A la fin du 19e siècle apparaissent les premiers corons (Brebis, 2, 3, 7) . Les grandes cités ouvrières (cité Maistre, cité 7, cité 2) seront créées après la Première Guerre mondiale.
Les fosses
La fosse 2 et la fosse 3
Bien que situées en dehors du territoire de Mazingarbe, elles avaient une part importante de mineurs originaires de la commune.
La fosse 6
Le fonçage de la fosse débute le 3 octobre 1874. Elle commence à produire en mars 1876. Détruite lors de la Première Guerre mondiale, elle est reconstruite dans un style architectural propre à la compagnie des mines de Béthune avec deux chevalements en béton armé. Elle ferme en 1964 ; les deux puits de 472m et de 372m sont remblayés en 1968. Le chevalement est détruit 14 ans plus tard en 1982.
La fosse 7
Le fonçage débute le 4 avril 1875. Elle entre en exploitation en mai 1877. Durant la PremièreGuerre mondiale, elle est détruite ; elle sera reconstruite après la guerre sur le même modèle que la fosse 6.
Son activité cesse en 1965. Le puits n°7 profond de 483 mètres est remblayé la même année, et le 7 bis de 398 mètres 3 années plus tard. Les installations de la fosse sont ensuite détruites. Quelques bâtiments subsistent aujourd'hui.
Mazingarbe et l’immigration
Durant l’exploitation minière, la ville accueille à plusieurs reprises des vagues d’ouvriers étrangers. Tout d’abord les Belges de Wallonie, issus du bassin minier du Hainaut(le borinage) ; ils seront d’ailleurs les premières victimes d’actes d’intolérance notamment durant les grèves du début du siècle.
Dans les années 20, après les lourdes pertes consécutives à la Première Guerre mondiale, la demande en main d’oeuvre se fait pressante; Des Italiens, mais surtout des Polonais, viennent renforcer les équipes de mineurs. Dans les années 60, ce sont des mineurs originaires du Maghreb (Maroc, Algérie) qui viennent travailler.
Les polonais à Mazingarbe
La plupart des immigrés polonais viennent de la région minière Allemande de Westphalie ou de la région de Poznan en Pologne. Après avoir transité par Toul en Lorraine, on les installe dans les cités Mazingarboises, une grande partie sur les cité 7, Maistre et cité 3 ; les autres aux Brebis et à la cité 2.
La barrière de la langue, les coutumes et traditions différentes, les rendent victimes de nombreuses discriminations sociales et raciales. Les Polonais venant de Westphalie se font traiter de sales « Fritz », insulte anti-allemande (la France vient de sortir de 4 années de guerre avec l’Allemagne) ou de « Polak ».
Ces actes les obligent à un repli communautaire favorisé par les compagnies minières qui les mettent ainsi à l’écart des contaminations syndicales et politiques.
Création de classes polonaises, groupes de musique, clubs de fFootball... On peut citer à Mazingarbe La Polonia et la Warta, deux clubs de football et le « komitet » association qui gérait les actions des autres associations polonaises à l’instar des comités des fêtes.
Avec le temps et les premiers mariages mixtes, la population d’origine Polonaise s’intégra parfaitement. A présent Français à part entière, on retrouve beaucoup de noms à consonance polonaise à Mazingarbe.
L’immigration Polonaise est un modèle en termes d’intégration, même si celle-ci fut difficile en son temps, les Français d’origine Polonaise à Mazingarbe et dans d’autres villes de la région, ont su s’intégrer tout en conservant certaines traditions de leurs ancêtres.